Enseigner autrement : l’art de l’abduction
Cette pédagogie naît souvent d’un texte sans mots qui se présente au petit matin : une image dense, un tableau complexe. On le regarde avec intérêt, on en extrait l’axe, puis l’on transmet.
Comme un professeur qui découvre, en même temps que ses élèves, la beauté d’un texte nouveau : la surprise devient méthode.
- Ateliers d’enquête : partir d’un fait qui résiste, ouvrir des pistes, choisir la plus féconde.
- Journal d’étonnement : noter un détail, oser une hypothèse, la mettre à l’épreuve.
- Cartes & lignes de cause : relier indices, seuils, alternatives.
- Exercices « 7 minutes » : une hypothèse → une vérification simple → un ajustement.

Résumé
Le fondement : chacun peut remonter jusqu’au point de bascule — ce « Big Bang » intérieur qui n’est pas dans un passé lointain : il explose ici, maintenant, quand l’hypothèse juste rencontre le réel.
Mon rôle : vous accompagner à reconnaître ce moment et à l’habiter. Je transmets des images, des mots, une écoute — pour que l’hypothèse émerge, se formule clairement et devienne un geste vérifiable.
Une méthode en quatre temps
→ Observer l’écart · → Oser l’hypothèse · → Déduire une conséquence vérifiable · → Intégrer ce que l’expérience confirme.
1. Observer l’écart
Repérer le fait qui ne colle pas, l’indice ténu qui résiste à nos habitudes. Nommer l’étonnement — c’est l’ouverture du champ des possibles.
2. Formuler l’hypothèse
Proposer une explication simple et falsifiable. « Si… alors… ». Une hypothèse féconde accepte d’être démentie.
3. Déduire & tester
Si l’hypothèse est juste, que devrait-on observer ? Choisir un test minimal — un « pas juste » — qui vérifie sans violence.
4. Intégrer & ajuster
Garder ce qui marche, ajuster le reste. L’abduction muscle l’autonomie : itérer lucidement, avec douceur.
Récit : le tableau du matin
Parfois, avant l’aube, tout arrive d’un seul bloc : un tableau sans paroles, une géométrie d’intuitions. Je ne l’invente pas, je m’y prête. Je le contemple comme on contemple une boîte de Petri oubliée sur un coin de table : c’est d’abord une surprise, puis une piste, puis un résultat.
L’abduction commence là : une hypothèse se propose, non par caprice, mais parce qu’elle explique au mieux l’écart observé. Alors je fais cours comme on enquête : je montre comment l’idée s’est déposée, comment on la met en jeu, comment on accepte son infirmation pour laisser émerger mieux. Enseigner devient un compagnonnage d’attention.
J’expérimente chaque jour que « enseigner » n’est pas transmettre un stock de réponses, mais capter — parfois avant les élèves, parfois avant les patients — une solution déjà en chemin vers nous. Elle se présente d’abord comme un déplacement de l’attention, une mise au point : quelque chose se relie, sans bruit.
Le problème paraît personnel, mais il est partagé : il prend des formes singulières à mesure qu’on s’en approche, le regarde, le vit dans son propre corps. L’enjeu est alors de l’installer dans un cadre nouveau — commun, vivant — pour éviter le piège des connaissances accumulées qui figent et catégorisent.
Je me méfie des cadres toutes faits, notamment ceux des « maladies ». Non pas pour nier la clinique, mais pour la libérer : quand le vivant reprend la main, les étiquettes deviennent secondaires. Nous ne « inventons » pas une idée ; nous captons une vérité déjà là, jamais vraiment mise en forme, et nous lui trouvons des mots justes après coup.
Cette source ne se lit ni dans un livre ni sur internet. Elle se donne dans un espace privé, invisible, accessible par l’attention humaine : un lieu pré-verbal où le corps, l’émotion et l’intuition accordent leurs instruments. Une IA ne peut pas y entrer. Un outil comme ChatGPT peut proposer des formulations, des miroirs, des questions ; il aide à clarifier, pas à capter. La captation reste un geste humain.
Dans la pratique, je laisse la solution me précéder. En médecin-enseignant, j’écoute les micro-variations, j’essaie des micro-actes, je teste des hypothèses brèves : le réel répond, et la forme juste se précise. Ce n’est pas l’érudition qui tranche, mais l’évidence d’un ajustement qui relance le mouvement intérieur.
Vivre ainsi, c’est une bascule : moins « à partir » de l’expérience des anciens, plus « avec » la dynamique du vivant qui se propose ici et maintenant comme réponse à un problème concret. L’enseignement devient un art d’accueil — accueillir la solution lorsqu’elle apparaît — et la clinique, un art d’accordage où chacun retrouve sa capacité de discerner et d’agir au moment juste.
Une pédagogie de l’étonnement — pratiquer l’abduction
1. Pourquoi ce thème ?
Notre époque impose l’incertitude, la vitesse et la complexité. La seule logique déductive ne suffit plus : il nous faut des hypothèses éclairées qui guident l’action concrète. L’abduction redonne à l’étonnement son rang d’origine de la compréhension.
2. Sa force
Relier des indices épars, transformer l’écart en piste d’action, faire coopérer raison, mémoire du corps et imagination. Rendre chacun autonome dans l’art de formuler, tester et ajuster ses propres hypothèses.
3. Comment cela agit-il ?
Un cycle simple et reproductible : observer l’écart → formuler une hypothèse → déduire une conséquence vérifiable → tester → intégrer. Cette gymnastique devient une éthique de l’attention : elle prévient le dogme, cultive le discernement et l’humilité.
4. Dans ma pratique
Ateliers d’enquête bienveillante, cartes mentales et lignes de cause, journaux d’étonnement, exercices « 7 minutes ». Traversée interdisciplinaire : médecine interne (clarté), magnétisme (présence), homéopathie (information), coupeur de feu (apaisement) — quatre angles d’un même geste abductif.
5. Une ouverture
L’abduction ne s’oppose pas à la déduction ni à l’induction : elle les met en marche. Commencer est modeste : un fait qui vous étonne aujourd’hui, une hypothèse d’une ligne, une conséquence testable d’ici demain.
Modules pédagogiques
Quatre manières d’apprendre par l’expérience : Ateliers d’enquête, Journal d’étonnement, Cartes des liens, Bibliothèque vivante.
Ateliers d’enquête
Partir d’un cas réel, formuler 2–3 hypothèses, choisir la plus féconde, poser un test minimal. Un entraînement au discernement par abduction.
Protocole prêt à imprimer ↓
Journal d’étonnement
Chaque jour, un détail qui résiste → une hypothèse courte → une conséquence vérifiable → un ajustement. Une page suffit pour relancer le mouvement.
Journal 30 jours ↓
Cartes des liens
Relier symptômes, contexte, hypothèses, causes probables, seuils, alternatives. Une carte claire pour décider avec justesse.
Carte à imprimer ↓
Bibliothèque vivante
Textes, images et cas “qui agissent” — à lire comme on aiguise un outil. Chaque ressource propose un micro-acte immédiatement testable.
Carte « Geste de présence » ↓
Vous repartez avec
- un protocole « observer → hypothèse → vérifier » à reproduire chez vous,
- un journal d’étonnement (1 entrée par jour),
- une carte des liens à jour (symptômes, causes, seuils, alternatives),
- et un geste simple de présence pour ancrer le moment juste.
Imprimez ce dont vous avez besoin via les sections ci-dessous.
Protocole — Observer → Hypothèse → Vérifier (imprimable)
Protocole → Observer → Hypothèse → Vérifier
Une mini-boucle pour relancer le mouvement en douceur.
- Observer l’écart — ce qui ne colle pas aujourd’hui : contexte, personnes, moment, 2 mots de ressenti.
- Formuler l’hypothèse — simple, plausible, falsifiable : « Si… alors… » (1 ligne).
- Déduire & tester — que devrais-je observer dans 24–48h si c’est juste ? Choisir un micro-acte (≤ 2 min).
- Intégrer & ajuster — ✔ confirmé / ✖ infirmé / △ à préciser, puis un ajustement pour demain.
Astuce : une seule boucle / jour suffit.
Journal d’étonnement — 30 jours (imprimable)
Journal d’étonnement — 30 jours
Chaque jour : détail qui résiste → hypothèse → conséquence → test/résultat/ajustement.
Date | Fait surprenant | Hypothèse (1 ligne) | Conséquence attendue | Test / Résultat / Ajustement |
---|---|---|---|---|
Carte des liens — symptômes / contexte / hypothèses / causes / seuils / alternatives (imprimable)
Carte des liens
Reliez les cases avec des flèches ou des numéros. Limitez-vous à 3 éléments par case.
Symptômes / Signaux
Indice / Contexte
Hypothèses
Causes probables
Seuils / Signaux d’alarme
Alternatives / Tests
Carte « Geste de présence » — 2 minutes (imprimable)
Geste de présence — 2 minutes
- Ancrer : 3 souffles calmes (compter 4/4/6).
- Sentir : où est l’écart dans le corps ? 2 mots.
- Formuler : « Si je… alors… » (1 ligne).
- Agir : un micro-acte maintenant (≤ 2 min).
À refaire demain → noter l’effet (✔ ✖ △). Astuce : glisser cette carte dans le portefeuille.
Mes pages sur l’Enseignement
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